Georges et Marie : crieurs et marchands de journaux
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De loin on les entendait arriver. D'une voix forte et bien timbrée, Marie lançait « La Meuse, La Gazette de Liège, La Wallonie ». Avec son mari Georges, aveugle, ils formaient une sacrée équipe. Lui, portait de lourdes sacoches en cuir remplies de journaux et de magasines. Il tenait le bras de Marie pour se diriger et avancer. Chez leurs « abonnés » (clients réguliers) Marie déposait la « Gazette » dans la boîte aux lettres.

Toujours de bonne humeur, Georges connaissait la plupart des clients de la tournée. Et pourtant celle-ci était longue : Montagne Sainte Walburge, Campine, Fond Pirette, Limbourg… Beaucoup de personnes se posaient la question de savoir comment ils tenaient le coup. Car, lourdement chargés, tous les jours de la semaine, quel que soit le temps, inlassablement ils accomplissaient leur métier, avec passion, et après être passés on entendait dans le lointain le fameux « La Meuse, La Gazette de Liège, La Wallonie ». Georges et Marie n'avaient pas pignon sur rue, ils gagnaient leur vie uniquement sur leurs tournées. C'étaient de vrais crieurs et marchands de journaux ambulants. 

Jean de la Marck

Couverture de la brochure Sainte-Walburge et environs au XXe siècle - Cent ans de vie quotidienne

Paru en brochure

Ce récit a été publié au sein de la brochure Sainte-Walburge et environs au XXe siècle - Cent ans de vie quotidienne en page 22.